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petite publicité pour l’auteur 18 juin, 2019 publié dans non classé | pas de commentaires » -- banalité 14 juillet, 2019 « je suis quelqu’un de très ennuyeux. je ne raconte jamais rien d’intéressant. socialement, je suis un vrai sdf. » « c’est bien de le reconnaître. vous êtes sûr que vous n’exagérez pas ?» « oui, oui ! je ne dis jamais rien d’intéressant pour la bonne raison que je ne fais jamais rien d’intéressant. » « comment ça se fait ? » « j’organise tellement bien ma vie qu’il ne peut pas m’arriver quelque chose d’imprévu qui me contraindrait à prendre des initiatives. » « bon d’accord, mais vous réfléchissez de temps en temps ? » « oui, mais ce n’est absolument pas intéressant. c’est d’une grande banalité. a part manger, dormir, bosser, je n’arrive pas à imaginer que je suis sur terre pour faire autre chose. » « eh bien, ce sont des sujets. comment mangez-vous ? vous avez peut-être des idées gastronomiques passionnantes ! » « pas du tout ! moi, c’est steak-frites et yaourt à la banane depuis mes 10 ans. comment voulez-vous que je passionne quelqu’un avec ça ? » « effectivement. et comment dormez-vous ? » « très banalement. a 22 heures 30 précises. plus tôt ou plus tard ça me déstabilise. je me couche après avoir mis mon pyjama à rayures bleues et après avoir soigneusement tapoté mon oreiller pour qu’il prenne la forme de ma tête. » « c’est d’un intérêt palpitant. et pour le boulot, c’est aussi nul. » « oui, je prends le bus qui passe à 8 heures 17. je ne vous dis pas la crise lors des jours de grève. et j’aime bien prendre la même place dans le bus. » « et au bureau ? » « je fais les mêmes gestes tous les matins. poser le manteau, ouvrir le pc, boire un café, me gratter la tête… rien, je vous dis. je n’ai rien à raconter. » « c’est consternant. » « j’en arrive à m’ennuyer moi-même. les autres savent au moins se raconter des histoires à eux-mêmes. pas moi. » publié dans nouvelles | pas de commentaires » -- le geai et la laie 13 juillet, 2019 tu sais en mai derrière une haie il y a un geai laid qui a fait la paix avec une laie. j’y vais. publié dans billets | pas de commentaires » -- sale temps ! 12 juillet, 2019 il pleut, allons voir pleuvoir. a ma porte, personne ne sonne. je suis en rage devant l’orage. mon fils est à l’office. mon robot fait le beau, mon phoque suffoque. le vagabond fait des bonds. c’est le destin d’un clandestin. publié dans billets | pas de commentaires » -- un chasseur 11 juillet, 2019 « il parait que vous aimez la chasse ? vous chassez quoi ? » « j’ai voulu faire un stage de chasse à l’ours l’an dernier, mais josiane n’a pas tellement apprécié. elle ne m’a pas autorisé à affronter l’ours à mains nues. » « et la chasse à courre ? » « non plus, elle dit que je ne sais pas jouer du cor, et d’ailleurs que je ne sais pas jouer de grand-chose. de toute façon, j’étais ridicule dans l’habit traditionnel des chasseurs. » « le lièvre, peut-être ? » « ce n’est pas possible, mon chien en a peur et moi, je ne cours pas assez vite. de toute façon, josiane me dit que je ne sais pas me servir d’un fusil sans mettre en danger mes camarades. » « on se demande pourquoi vous êtes chasseur. » « parce que j’aime les petits matins glauques ainsi que l’ambiance saine et virile entre copains. » « vous pouvez vous lever à l’aube sans forcément partir à la chasse, quant à l’ambiance saine et virile, vous pouvez la trouver au bistrot du bout de la rue, chez la mère boudingrin. » « et la communion avec la nature ? hein ? qu’est-ce que vous en faites ? » « vous pouvez toujours emmener, josiane pour un pique-nique dans les bois, ça communique bien. » « non ! elle me critique toujours ! t’as oublié les serviettes, le sel, le saucisson et gnagna et gnagna… comment voulez-vous que je me sente en harmonie avec la nature dans ces conditions ? » « enfin bref, vous êtes un chasseur qui ne chasse pas. et la pêche, ça vous tente ? josiane est d’accord ? » « oui, à condition que je ne prenne pas de poisson. elle dit qu’on ne doit pas attenter à la vie d’autrui et – qu’en conséquence – je peux très bien laisser tremper ma ligne dans l’eau en pure perte. de toute façon, vider un poisson, ça la dégoute et moi aussi. alors… » « donc, vous n’êtes pas pécheur non plus. pour goûter au frisson de l’aventure, vous faites quoi ? » « il me reste les parties de croquet avec josiane, à condition de la laisser gagner. » publié dans nouvelles | pas de commentaires » -- le courrier 10 juillet, 2019 « vous avez remarqué ? » « quoi encore ? » « on ne s’écrit plus de lettres à la main. on s’envoie des mails. pourtant les courriers manuscrits, ça avait de la classe. vous vous rappelez ? » « mon pauvre ! on n’en est plus à savoir ce qui a de classe ou pas. on est dans l’efficacité. et puis c’est tout. » « pourtant, quand on écrivait à la plume d’oie sur un parchemin que l’on scellait de son sceau personnel… » « euh, maintenant, c’est mail et puis c’est tout. même la poste est obligée de se reconvertir. c’est au point où l’une des phrases les plus prononcées dans la journée, c’est : t’as reçu mon mail ? » « … et puis quand j’avais rédigé ma lettre dans un style raffiné, j’agitais une clochette, mon valet se précipitait et je pouvais lui commander : veuillez remettre ce pli à monsieur le comte x. en mains propres, bien entendu. correspondre, ça avait de l’allure ! » « oui, enfin… ça, c’était il y a très longtemps. essayez maintenant de faire partir votre mail en agitant une clochette … » « et le style de vos mails, vous avez vu le style. on ne comprend rien, c’est plein de faute. il n’y a même plus de formule de politesse. dans le temps, on pouvait écrire : je vous prie de bien vouloir croire, mon altesse royale, en l’assurance de mes respectueuses et honorables salutations. » « maintenant, c’est : salut ! et puis c’est tout ! » « vous m’autorisez à vous envoyer une lettre comme dans le temps ? » « moi, je veux bien, mais il va falloir trouver un cavalier pour me l’apporter. en mains propres, bien entendu. et moi, je vous répondrai par mail. » « et les cartes postales ? pourquoi on ne s’envoie plus de cartes postales. c’était sympa de penser à moi quand vous étiez en vacances. » « bof ! j’avais un lot de formules-types que j’utilisais pour tout le monde du genre : bon souvenir de… et puis pour allonger un peu, je faisais comme tout le monde aussi : on disait toujours qu’on passait de bonnes vacances sous le soleil, même quand on prenait la pluie. autant utiliser les messages standards dans une bonne messagerie. » « les traditions se perdent. la demi-journée consacrée – en plein mois d’août – à rédiger vingtaine de cartes postales, en recopiant le même texte, c’était un moment d’un intérêt absolument délirant. » publié dans nouvelles | pas de commentaires » -- c’est un four 9 juillet, 2019 dans la foule je suis fourbu. j’ai des fourmis. la foudre sur mon fourbi ! dans mon fourgon, c’est fouillis. j’ai perdu mon foulard. j’en ai rien à foutre. publié dans billets | pas de commentaires » -- les automates 8 juillet, 2019 « j’ai honte, j’agis comme un automate. » « comment ça ? » « par exemple, quand on me dit : comment ça va ? je réponds : très bien, même si ça va très mal. » « c’est idiot, mais on en est tous là. la seule manière de s’en sortir, c’est d’être le premier à dire : comment ça va. pour mettre l’autre dans l’embarras. » « et quand je rentre chez moi le soir, je pousse la porte et je dis : qu’est-ce qu’on bouffe ce soir ? c’est automatique ! même si je n’ai pas faim. » « moi aussi, quand je franchis le seuil de ma maison, j’ai une phrase qui me vient tous les jours, sans que je le veuille vraiment : quelle journée de m… » « quand je me couche pour la nuit, j’enlève ma montre et je la mets toujours au même endroit ! je pourrais changer d’endroit ! eh bien non ! » « remarquez, on n’est pas les seuls à subir une espèce de programmation automatique. figurez que tous les matins, j’entends josiane me dire : n’oublie pas de descendre la poubelle ! » « effectivement, c’est très aga